HirschIl disait s’appeler Peter Surava
Traduit de l’allemand
1939. Hans Werner Hirsch, le jeune journaliste à l’hebdomadaire bernois La Nation, n’est affilié à aucun parti. Son patronyme a des consonances trop juives même s’il ne l’est pas, et dans une Suisse où l’antisémitisme est diffus mais prégnant, et où les sympathies pro-nazies ne sont pas absentes du pouvoir, sa rédaction lui suggère de changer de nom pour écrire plus librement. En 1940 il devient officiellement Peter Surava et rédacteur en chef de son journal. Pendant toute la guerre, il écrira des articles dénon,ant la politique des réfugiés en Suisse, les atrocités des camps nazis; il dénoncera aussi la misère cachée qui règne alors: orphelins abusés, ouvrières sous-payées, le portrait d’une Suisse ignorée.
1946. La guerre est finie depuis plus d’un an. On est au début de la guerre froide et on ne pardonne pas au journaliste ses prises de position pendant la guerre, on cherche à le briser par n’importe quel moyen. Il est arrêté, jeté en prison, et de procès en recours, il sera déchu de son nom une fois encore, accusé de toutes sortes de forfaitures, éclaboussé dans son honneur. Le procès qui lui est intenté est digne d’un procès maccarthyste, d’une chasse aux sorcières. A partir de 1950, il écrit sous différents pseudonymes.
Date de parution : 30/10/1998