Francesca ParachiniCarnets borgnes
Les Carnets Borgnes relatent brièvement, le temps d’une discussion entre amis, six années d’un voyage ayant pour toile de fond un amour singulier, impérieux, qui se vivra au coup par coup, dans la présence et l’absence, au fil des pérégrinations qui nous réunissaient quelques mois par années, Longboy et moi. Jamais dans l’idée de construire, juste quelques happenings enchantés en cours de route.
L’auteure aime à se dérober aux lourdeurs environnantes. De même, son récit échappe à tout registre : il réinvente le roman – à moins que ce ne soit le propre du roman de toujours se réinventer; il réinvente le récit de voyage – à moins que le voyage ne soit toujours réinvention, interprétation nouvelle de ce que l’on croyait n’avoir jamais vu, jamais senti, jamais vécu. Richesse de tout ce que l’on ne se savait pas, nous, humbles voyageurs de notre propre vie sur terre. Entre la solitude radicale et la rencontre, entre l’angoisse d’un nulle part et la sérénité d’un droit chemin, entre l’autre insoutenable et l’autre nécessaire, entre le besoin de respirer et celui de respirer ensemble, ces Carnets sont une ode à l’éphémère dans un monde qui, malgré tout, nous retient.