OrnerFin & Suite
«Qu’est-ce qu’on dort mal les nuits de la pleine lune. Tout le long de cette nuit je me suis levée et recouchée.
Je ne l’ai pas regardée. Ce soir elle sera encore pleine. Puis elle ira en décroissant. Toi tu es partie lorsque la lune décroissait. Et ce matin je me suis mise à ma table pour te parler encore. Et où que tu sois que tu m’entendes ou pas je vais te parler.»
Dans une ultime lettre, l’auteure tente de renouer le dialogue douloureux avec sa mère défunte depuis un an. Le long monologue qui s’écoule alors au fil des jours, comme une prière pour les morts, est rythmé par la tradition ancestrale, une façon de ne pas laisser la filiation s’éteindre.
Dans Autobiographie de Personne, un premier roman paru en 1999, salué par la critique, Esther Orner donnait la plume à sa mère. Fin & Suite redonne la parole à l’auteure pour clore en quelque sorte le chapitre mère-fille.