NordmannIncident de frontière
… “ Arrivé à la frontière, je demande un chef de poste. On m’indique un grand rouquin au nez d’ivrogne. Je lui dis que j’ai Chagall dans mon transistor. Il me fait sortir et, ensemble, assis sous un auvent en bordure du parking du bureau des douanes, nous écoutons Chagall tirer au pistolet dans ma radio. Je hoche la tête et le douanier hoche la tête. Je dis qu’un poste de radio comme celui-là est un objet bien lourd à transporter. Il dit qu’il y a plus lourd. Hier, un voyageur est passé qui emportait le téléviseur dans lequel Salvador Dali chasse le lapin depuis qu’il est mort ”…
Mais qui sont les héros de ces récits étranges qui ressemblent à s’y méprendre à des personnages célèbres ? Des imposteurs ? Des êtres sortis tout droit d’un monde surréaliste où pêle-mêle, nous reconnaissons, sans vraiment connaître, un nom, comme une sorte de mélodie populaire ? Peut-être s’agit-il de simples apparitions qui nous hantent « dans toute l’insanité de nos propres efforts pour y voir un sens ».
Date de parution : 30/01/1992
Art Press : « Brautigan, West et toute la littérature psychédélique de la Côte Ouest semblent avoir été convoqués à l’occasion de ces récits étranges. Une sensibilité originale affleure ici qui évoque en effet bien plus les romans de la beat génération américaine que le surréalisme européen. » |
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Bulletin Critique du livre français : « Ensemble de quatorze courts récits, « Incident de frontière » est le premier ouvrage publié par Pascal Nordmann, metteur en scène de théâtre, comédien. Dans chaque texte, inspiré du surréalisme, apparaissent des personnages portant un nom d’artiste, d’écrivain ou d’homme célèbre, dans des situations étranges, de contrainte ou de révolte. Personnages souvent affublés d’une taille disproportionnée. Petits récits sans queue ni tête, parfois anecdotes absurdes, « Incident de frontière » décrit des situations abracadabrantes dans un univers très quotidien. » |
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Le Nouveau Quotidien : « Vous ne serez plus surpris de rencontrer Dostoïevski, Tourgueniev et Boulgakov formant un trio de musiciens, Kafka labourant un champ pour en faire sortir une ville ou encore les réalisateurs Marco Ferreri, Wim Wenders, François Truffaut et Alfred Hitchcock ayant pris place dans un autobus avec Jean-Luc Godard pour conducteur. « Écrire, c’est créer un espace de liberté », et cette liberté lui donne le droit d’inventer un monde proche de l’imaginaire. »Fabienne Burri |