La Suisse des bons sentiments
Depuis 15 ans, l’Europe occidentale a largement fermé ses portes aux demandeurs d’asile. La Suisse n’a pas échappé à ce mouvement. Elle en a même été souvent à l’avant-garde. Cependant, dans le sillage de la guerre de l’ex-Yougoslavie, succombant à la pression populaire, les autorités fédérales ont accepté à titre provisoire des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, tout en les maintenant en lisière de la société.
C’est cette nouvelle réalité des 75.000 réfugiés de la violence, requérants d’asile en attente et déboutés non refoulables, qu’explore ce livre. Les auteurs ont enquêté auprès des réfugiés, des représentants d’œuvre d’entraide et des principaux acteurs gouvernementaux. Ils mettent en évidence les conséquences de cette nouvelle stratégie des autorités fédérales marquée par l’exclusion sociale. La société helvétique devra tôt ou tard s’acquitter de la facture morale, sociale et économique d’une politique qui, par peur de l’étranger, a délibérément marginalisé des réfugiés qui ont choisi la Suisse pour terre d’accueil.
