BouvierRoutes et déroutes
Entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall, 21 photos et documents
« … Si les moments d’extrême bonheur, d’extrême danger ou d’extrême malheur sont si difficiles à décrire, c’est précisément parce que le langage s’arrête à un certain point et que vous, vous allez un peu plus loin… La musique, elle, passe plus furtivement cette douane mais sans aller jusqu’au bout, sinon, de nouveau, le firmament s’éteindrait. … Je ne sais pas dans quelle mesure, ni dans quel état je la passe, mais ce sont des moments qui vous saignent. Et quand on en sort, on est comme un homme sauvé de la noyade, estourbi, content, et on se dit : J’ai peut-être fait passer un petit quelque chose de frais ou de cruel avec ces mots qui ont traîné dans toutes les bouches, comme de vieilles cuillers. »
Pourquoi, un jour, tout de suite après la guerre, à l’âge de 16 ans, décide-t-on de partir, seul, pour Florence ? Pourquoi pousser toujours plus loin le voyage et faire de la vie ce long détour ? Nicolas Bouvier, voyageur, écrivain et poète, photographe et iconographe par nécessité aussi bien que par goût, parle pour la première fois de son enfance, genevoise et protestante, de ce désir de partir, de ce besoin d’immersion dans d’autres cultures, de la difficulté d’écrire, du rire et du plaisir. Une réflexion sur la vie, sur les autres, Routes et déroutes dévoile l’auteur, entre autres, de Chronique japonaise, du Poisson Scorpion, du Journal d’Aran. Sept ouvrages publiés, autant de chefs-d’œuvre.
Date de parution : 30/06/2000