Shmuel T. MeyerLes Grands Express Européens
ET LA GUERRE EST FINIE…
LES GRANDS EXPRESS EUROPÉENS
Qui peut se douter, dans ce wagon-restaurant « d’argenterie et de porcelaines », qu’au-delà des rails, une femme, les mains posées sur son ventre, regarde passer le train depuis sa fenêtre, ce voyage auquel elle n’accédera jamais ? L’actrice, en train de faire l’amour à un inconnu dans son wagon ? Le nazi en fuite ? Le petit Mark de Belgrave Road ? Seul le choc brutal dû à l’arrêt subit du train rendra la femme enceinte, enfin visible.
Dans ce livre, Shmuel T. Meyer enchevêtre le bonheur des uns et le malheur des autres avec une subtilité telle, que la frontière s’annule entre les deux, ne laissant à chacun des personnages qu’un infime espoir de survie ou d’équilibre.
Un monde dans lequel gravitent Clara la poétesse, Hillel le peintre, où l’on retrouve aussi Camus, Cossery, Soutter, sans parler des résidus de la bande à Bader…
Dans le Paris de la Ruche, à Rome, à Francfort, où sur les chemins sinueux de Saint-Luc qui mènent du Bella Tola à l’hôtel Weisshorn, Shmuel T. Meyer offre à ses personnages une possibilité de vengeance, de confrontation aux paysages, à leur passé, à leurs amours. Il ne leur accorde, en revanche, que très peu de rédemption.