SchwarzenbachVoir une femme
Traduit de l’allemand par Etienne Barilier
Ce texte inédit d’Annemarie Schwarzenbach (1908-1942), retrouvé par Alexis Schwarzenbach, est un texte d’une exceptionnelle maturité littéraire, écrit par la toute jeune écrivaine âgée alors de vingt et un ans. Illuminé par ce court récit, Etienne Barilier en a fait une préface, alors qu’Alexis Schwarzenbach, dans sa postface, remet le texte dans son contexte, sa genèse, la genèse de sa découverte, sa place dans l’œuvre d’Annemarie Schwarzenbach et dans la littérature en général.
Extrait :
« Tout son être est saisissement, épiphanie, visitation douloureuse. Même la nostalgie, qu’on imagine douce et pénétrante, saisit la narratrice avec violence. Même la nostalgie est déchirure mortelle. » (Préface d’Etienne Barilier)
« Les jours sont pleins d’une tension secrète, les nuits passent dans une attente de braise, comme un incendie qui s’élève de la blancheur hivernale, souvent on tend l’oreille, muette, comme si la fièvre rendait les organes plus aiguisés, on tend l’oreille vers des réponses aux questions qu’on n’osait pas poser, et l’on est livrée à un rouble à la fois serein et profondément rebelle, qui commence par saisir le corps comme une maladie, tandis que l’âme recule, effrayée, devant lui, pour tomber ensuite d’autant plus violemment dans le même bouleversement, qui chasse le sang dans les veines, plus vite, à couper le souffle, on entend son battement dans le calme de la chambre, les tempes bourdonnent et les mains tremblent sur la couverture, agitées comme les feuilles des arbres dans le vent. » (Annemarie Schwarzenbach, Voir une femme)
Suisse Magazine Un récit bien construit et fort bien écrit. |
Plume au Vent Une nouvelle d’une sensibilité et d’une sincérité touchantes. |
La Liberté Elle aimerait tant l’harmonie alors qu’elle ne trouve qu’incendie. |
Le Temps Rencontre |